Accueil > Patrimoine historique > L’évolution des Navires



L’évolution des Navires

lundi 6 novembre 2017


Les chantiers navals les plus illustres de l’Antiquité furent ceux des Phéniciens et des Grecs, grands navigateurs de la Méditerranée. Au cours du IIe millénaire av. J.C., ce peuple construisit des navires de guerre, ainsi que des embarcations marchandes.

JPEG - 50 ko
Frégate HMS BOUNTY 1784

Les Romains construisirent divers types de navires de guerre au cours de la période où ils exercèrent leur hégémonie sur la Méditerranée, notamment des galères dotées de passerelles pour se jeter à l’abordage des bâtiments ennemis ou équipées de catapultes. Leurs navires de commerce mesuraient environ 50 m de long et 15 m de large.


Le Moyen-Age voit apparaître le gouvernail en Occident. Les Vikings, comme en témoigne la tapisserie de Bayeux, utilisent le même navire, un knörr mi-rameur mi-voilier.

JPEG - 71.1 ko
Vaisseau HMS VICTORY 1765

La Renaissance voit apparaître « la caravelle ». Elles sont systématiquement équipés de tours installées sur le pont, à la proue et à la poupe. Ces tours permettent d’augmenter la distance de tir en donnant l’avantage de la hauteur en particulier aux archers, et permettent aussi de provoquer des dégâts importants sur les navires adverses avant de passer à l’abordage. Mais ces navires restent polyvalents, et servent autant au commerce et à la guerre qu’à l’exploration.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le navire de guerre le plus courant en Europe était le vaisseau de ligne, à quatre ou cinq mâts. Il possédait un gaillard d’avant et un château arrière élevés et était équipé de plusieurs rangées de canons (jusqu’à 120 pièces). Le vaisseau de ligne était secondé par des bateaux plus petits : les frégates et les corvettes. Ces deux types de navires étaient armés d’au plus 36 canons, placés en général sur le pont plutôt qu’au-dessous comme sur les vaisseaux de ligne. Aux XVIIIe et XIXe siècles, d’autres types de petits bâtiments de guerre firent leur apparition : les bricks, les brigantins, les goélettes, les cotres ou encore les lougres.

JPEG - 42.2 ko
Vaisseau HMS VICTORY 1765

Malgré l’avènement progressif des bateaux à vapeur, on continua à construire des bateaux à voiles jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Les cuirassés furent développés comme évolution des navires de guerre en bois, trop vulnérables aux obus explosifs ou incendiaires. Le premier cuirassé était français : La Gloire fut mis à l’eau en 1859 par la Marine française, forçant la Royal Navy à se mettre à construire à son tour de tels navires. Après les premiers affrontements entre cuirassés qui se déroulèrent durant la guerre de Sécession, il devint évident que les cuirassés avaient détrôné les simples navires de ligne et étaient devenus les navires les plus puissants de l’époque .

JPEG - 46.9 ko
Frégate HMS BOUNTY 1784

Les évolutions rapides des constructions navales militaires des dernières années du XIXe siècle métamorphosèrent le cuirassé : de vaisseaux avec une coque en bois, qui disposaient de voiles en plus de leurs moteurs à vapeur, il se transformèrent en des navires faits d’acier, en ces cuirassés munis de tourelles et en ces croiseurs si familiers au XXe siècle. Ce changement rapide s’inscrit dans un contexte de modernisation des équipements qui facilitèrent les évolutions du cuirassé : Les dernières avancées de la métallurgie permettaient désormais de construire des coques d’acier, des moteurs à vapeurs plus sophistiqués apparurent, et des nouveaux canons embarqués, encore plus lourds, avaient été développés (Les cuirassés des années 1880 disposaient des canons les plus puissants jamais embarqués)

JPEG - 41.8 ko
Frégate HMS BOUNTY 1784

Durant l’ère cuirassée, la durée entre deux découvertes technologiques était si courte que la plupart des navires étaient obsolètes. La Bataille de Coronel au début de la Première Guerre mondiale fut la dernière où les croiseurs cuirassés furent victorieux. Toutes les batailles ultérieures virent la suprémacie des cuirassés de type Dreadnought et les croiseurs de bataille.

Le premier navire spécifiquement destiné à emporter des aéronefs est le transport d’hydravions français Foudre, un croiseur de 6 000 tonnes, modifié pour son nouveau rôle entre 1911 et 1912, Mais c’est durant la Première Guerre Mondiale qu’apparaissent les premiers véritables porte-avions. Le 6 septembre 1918, est commissionné l’HMS Argus de 15 750 tonnes, le 1er porte-avions conçu dès l’origine pour recevoir un pont continu (sans îlot) de 160x26 mètres. Il met en œuvre 20 aéronefs.

JPEG - 37.4 ko
Escorteur Maillé-Brézé 1957 (navire musée à Nantes)

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les américains construiront 98 porte-avions de la clase Essex.

En 1950, plusieurs porte-avions se voient dotés d’un pont d’envol renforcé faisant partie intégrante de la superstructure permettant l’embarquement des premiers jets. À partir de décembre 1952, trois autres innovations technologiques sont généralisées après refonte des porte-avions existent : le pont d’envol oblique (ou angled flight deck), qui permet des décollages et des appontages simultanés (« catapo »), la catapulte à vapeur et le miroir d’appontage. Le 1er octobre 1955, l’USS Forrestal, le premier « super porte-avions » conçu spécialement pour les jets, est mis en service. Il est deux fois plus lourd que les porte-avions de la classe Essex.

JPEG - 31.7 ko
Bataille naval de Trafalgar en 1805

En 1960 apparaissent les premiers porte-avions à propulsion nucléaire. Le "USS Entreprise" long de 1100 pieds et pesant près de 93 000 tonnes est le premier porte-avions à énergie nucléaire. En service dès 1962, il participe à la muraille navale du mois d’octobre durant la crise des missiles cubains. Il sera le premier navire à déployer des avions de chasse F 14 "Tomcat" et servira lors de la guerre du Vietnam pour l’évacuation de Saïgon.

JPEG - 59.8 ko
Cuirassé USS MISSOURI 1941 (navire musée)

Le premier sous-marin militaire est la Tortue (Turtle) de l’Américain David Bushnell, capable de se déplacer de façon autonome sous l’eau, à l’aide de vis hélicoïdale. Robert Fulton réalise en 1800 en France le Nautilus. Il démontre sa capacité à poser des mines pour détruire des navires ennemis. Le premier sous-marin à ne pas dépendre de la force humaine pour sa propulsion, le Plongeur, est lancé par la Marine française en 1863 ; il est propulsé à l’air comprimé par 23 réservoirs à 180 bars. Le premier sous-marin à propulsion motorisée est l’Ictineo II, lancé en 1867 par Narcisse Monturiol en Espagne, suivi en 1888 par le sous-marin à propulsion électrique de l’ingénieur espagnol Isaac Peral. En 1904, l’ingénieur français Maxime Laubœuf construit le Narval, équipé d’un périscope et de ballasts externes, il obtient la faveur de la marine de l’époque. C’est le premier sous-marin équipé d’une propulsion mixte : machine à vapeur en surface, moteur électrique en plongée. Tous les modèles ultérieurs suivront cette conception fondamentale.

JPEG - 20 ko
Galère Romaine de Ier siècle

De 1914 à 1918, les submersibles fonctionnant grâce à une propulsion Diesel-électrique peuvent être engagés en grand nombre durant la guerre. Une batterie d’accumulateurs alimente un moteur électrique de propulsion. Les batteries sont rechargées par une génératrice entraînée par un moteur diesel, utilisable en surface. En 1944, les Allemands améliorent le schnorchel (invention hollandaise), un tube à air permet aux U-Boots d’utiliser leur moteur diesel à faible profondeur d’ immersion, évitant ainsi de venir en surface où ils sont très vulnérables.

JPEG - 19.4 ko
Drakkar Viking du Xème siècle

À partir des années 1950, la propulsion nucléaire apparaît à bord des sous-marins, à la suite de l’USS Nautilus (SSN-571) de 1954. Leur source d’énergie, le réacteur nucléaire est indépendant de l’atmosphère terrestre, il permet aux submersibles de devenir de véritables sous-marins. La propulsion nucléaire équipa ensuite certains grands navires de surface américains comme le porte-avions CVN 65 USS Enterprise en 1958, le croiseur CGN9 Long Beach en 1957 et plus tard pour les russes les croiseurs de la classe Kirov ou Projet 1144.

Là encore les années 1950 marquent un passage technologique important.

Mais l’évolution des navires ne s’est pas arrêtée là ! En effet, à la fin des années 1980, des études ont porté sur les navires furtifs. Le premier est le Sea Shadow (IX-529), qui était un catamaran furtif développé par Lookheed Martin Missiles and Space pour l’US Navy en 1985. Toutefois, c’est la France dans les année 1990, qui mit en œuvre au sein de la Marine Nationale, la première classe de navires furtifs avec les frégates de la classe La Fayette. Dans les deux cas, la diminution de la signature radar a été obtenue par l’utilisation de grandes plaques planes métalliques ou revêtues de peinture absorbante, qui renvoient l’énergie électromagnétique du radar dans d’autres directions. Elles sont orientées pour traiter aussi bien les radars d’autres navires que ceux d’avions ou de missiles air - mer. L’utilisation de dispositifs électroniques est également possible. Depuis, la furtivité navale s’est développée et est prise en compte à un degré ou un autre dans la conception des navires militaires de nombreuses nations.

A partir de 2015, une nouvelle révolution a lieu avec le développement d’un nouveau type d’arme destiné à équiper les destroyers lance-missiles : le canon électromagnétique à très longue portée et à très grande vélocité.

Liste des bateaux classés monuments historique : Wikipédia.

Découvrir le Jean Bart 1790.

JPEG - 43.7 ko
Croiseur Colbert 1956 (navire musée à bordeaux)

Voir nos différents articles :

JPEG - 20.5 ko
Caravelle du XIVème siècle

Les associations pour la reconstruction de Navires :
- l’Association Hermione-La Fayette,
- Liberty Ship Jeremiah O’Brian,
- Historic Naval Ship Association
- Le Jean-Bart 1790 à Graveline.





Imprimer cet article

Imprimer