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Halte au feu, ne tirez pas sur les pianistes !

jeudi 9 octobre 2014, par Jean-Jacques BUIGNE membre du CA de la FPVA


Depuis la mise en application de la nouvelle législation, nombre d’amateurs d’armes ont perdu les repères qui s’étaient peu à peu mis en place au cours des soixante-quatorze années passées sous la férule de la réglementation de 1939.
La nouvelle législation, classant en catégorie D2 (collection /vente libres) les armes d’un modèle antérieur au 1er janvier 1900, a créé des difficultés de classement car cette date se situe à une période charnière de l’évolution de l’armement, ce qui rend parfois difficile la distinction entre les modèles antérieurs et postérieurs à la date buttoir.


Aussi ne se passe-t-il pas de jour sans que nous soyons interrogés sur le classement de telle ou telle arme. Même pour l’équipe de l’UFA, composée de collectionneurs expérimentés et conservant les yeux constamment braqués sur les textes, il n’est pas toujours facile de dire de but en blanc de quelle catégorie relève une arme sur le classement de laquelle ils sont interrogés par des collectionneurs ou les membres de l’association.

Avant de répondre à une telle question, il faut parfois se référer à une énorme documentation personnelle et perdre de longues heures en recherches avant de pouvoir statuer avec un minimum de risque d’erreur.

Afin de permettre à tous les collectionneurs de bénéficier du travail fourni par l’équipe de l’UFA, nous avons choisi d’aborder successivement dans nos éditoriaux le classement des modèles d’armes sur lesquels nous sommes le plus souvent interrogés ou qui nous paraissent présenter un intérêt particulier. Mais nos conclusions ne plaisent pas à tout le monde !

La vérité historique dérange

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Au delà de nos rêves d’enfant, la collection doit rester une activité agréable

A la suite de la publication de récents articles traitant du classement des revolvers Webley et de celui des Colt Single action Army, nous avons reçu un abondant courrier. La plupart de nos correspondants nous remerciaient d’avoir clarifié diverses questions et d’avoir parfois permis à certains d’éviter des achats dont ils n’avaient pas perçu a priori les risques. Mais parmi ces lettres, plusieurs émanaient de collectionneurs, et même de professionnels, fortement irrités que nous ayons analysé dans un sens défavorable pour eux le classement d’armes qu’ils avaient acquises ou espéraient vendre sans formalités.
Les termes agressifs employés dans certaines de ces correspondances nous ont conduits à leur faire savoir que nous ne répondrions désormais plus aux courriers rédigés sur un ton polémique ou insultant.

La plupart de nos correspondants, (sans doute les plus intelligents et les plus lucides), ayant pris conscience qu’ils s’étaient laissés emporter par leur passion, se sont excusés de nous avoir involontairement blessés et ont repris avec nous un mode de relation apaisé et serein et c’est bien volontiers que nous avons enterré la hache de guerre avec ces amateurs d’armes de bonne foi.

Comme au Café du Commerce

Ces incidents paraissent de plus en plus fréquents depuis quelques années. Nous en attribuons l’origine au développement des forums. Si ces institutions sont d’une réelle utilité pour la communication entre les amateurs d’armes, leur fonctionnement favorise la réponse immédiate passionnelle et souvent insuffisamment méditée par son auteur avant envoi. Souvent, le français approximatif pourrait faire honte à un enfant de huit ans.

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Aux réunions du café du commerce, nous pouvons entendre dire : Ya qu’a ! Faut qu’on ¡ Ben voyons.

Nous y voyons une preuve du manque de recul apporté à leur rédaction. Pourtant nos grands-mères nous avaient appris "tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de t’exprimer."
Et puis il y a aussi l’aspect "pollution accaparante" : pendant que nous répondions à ces demandes, nous ne pouvions pas nous occuper des contentieux et autres problèmes de fond.

La charge de travail totalement bénévole que le traitement des différents dossiers procure aux membres de notre équipe ne nous permet pas de perdre de temps à répondre à des malotrus qui nous agressent. La communauté des amateurs d’armes doit rester un mode de gens de bonne éducation et de bonne volonté.

Le plaisir de la collection, c’est aussi celui de l’échange et du partage entre gens sympathiques, aimables et de bonne volonté.

Ces qualités sont indépendantes de la place de chacun dans la société, de son niveau de revenus, de son niveau d’études ...Ou même de sa maîtrise de l’orthographe et de la syntaxe ! Elles trouvent leur source dans la modestie, la bienveillance, l’honnêteté et le respect de l’autre.

Aussi conclurons-nous cette mise au point en remerciant nos nombreux correspondants qui nous aident, qui nous laissent travailler et qui ont compris que notre travail de clarification ne pouvait que bénéficier à l’ensemble de notre communauté.

Quant aux autres, qu’ils aillent voir ailleurs !


Lire aussi : le collectionneur cet éternel insatisfait !





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