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Gazette des armes n° 434, septembre 2011

Destruction d’armes dans les greffes, les musées etc...

Tout cela est navrant !

jeudi 22 septembre 2011, par UFA


Aucun sujet ne met plus en colère un collectionneur d’armes que celui des destructions ou des neutralisations intempestives. C’est pourtant celui que nous abordons ce mois-ci avec deux sujets d’actualité qui nous ont beaucoup peinés.


Le journal Sud Ouest nous rapporte un évènement que le Garde des Sceaux a voulu médiatique : le 26 juillet au camp de Souge, à Martignas sur Jalle (Gironde) le ministre de la Justice a déclenché la mise à feu de 35 kg d’explosifs pour la destruction de 130 armes, revolvers ou pistolets.. Cette opération a été soigneusement préparée par les services de déminage de la Sécurité Civile.


Pour un coup de pub, c’est vraiment réussi, mais les amateurs d’armes n’adhèrent pas du tout. Michel Mercier, ministre de la Justice, commande l’explosion de 130 revolvers ou pistolets. On reconnaît l’exemplaire le plus visible comme étant un pistolet à un coup Stevens Lord cal 22 LR fabriqué à 3500 exemplaires de 1880 à 1911. Une arme de collection classée en 4ème catégorie par les textes actuels, mais plus pour longtemps.

Il s’agissait de désencombrer les greffes des tribunaux. Ces armes sont devenues propriété de l’Etat une fois les décisions de justice définitives. Le coût de la destruction est jugé moins élevé que celui de conservation ou le gardiennage de ces scellés.

Personne ne s’est posé la question de savoir si ces armes pouvaient être revendues à des collectionneurs.
Une circulaire [1] précise qu’il est désormais possible de recourir à des prestataires publics ou privés autres que les établissements de défense.

Des armes rares


Deux collectionneurs de Grenoble se sont fait jadis saisir leurs collections. Il y avait quelques armes des catégories soumises à autorisation, mais il y avait aussi des armes très rares, tel un pistolet semi-automatique des frères Clair, St6Etienne 1888 et un pistolet Bernardon-Martin. Il n’existe que quelques exemplaires de ces armes au monde et leur valeur est plus que considérable. Le tribunal ayant déclaré la saisie, les collectionneurs ont demandé à ce qu’elles soient versées dans un musée. Rien n’y a fait elles sont restées au greffe et ont probablement subi le même sort que celui des armes de Gironde.


Le fameux Bernardon-Martin

Le musée des Trois Guerres

Dans le milieu de la collection d’armes, tout le monde connaît la mésaventure du musée Sterna à Seynod près d’Annecy.

Un jour la douane débarque au musée pour demander des factures. Puis les procédures s’enclenchent et des policiers veulent prélever des échantillons pour les faire voir aux personnalités, avec la promesse de les ramener. Pour cela, ils doivent escalader acrobatiquement avec des échelles, les armes étant hors de portée du public conformément à la règlementation. Il font main basse sur des épaves et 145 obus d’artillerie marqués inertes et d’autres vestiges des trois guerres. Le déminage détruit immédiatement les obus sous la risée des autorités.

Finalement, la cour d’appel de Chambéry confirme la détention illicite, mais ordonne la restitution des armes sous réserve qu’elles soient impropres au tir. Rappelons que les épaves sont par essence impropre au tir. Des experts en balistique du laboratoire de Police scientifique d’Ecully ont décidé de classer en 4ème catégorie les MAS 45 munies de chargeur et en 7ème les mêmes carabines dépourvues de chargeur.

Appelé d’urgence fin juin pour tenter d’éclaircir cet imbroglio, nous avons été mis devant le fait accompli : on nous a dit que les armes avaient été détruites depuis la veille. L’UFA a écrit au Procureur de la République pour protester. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette affaire navrante.





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