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Gazette des armes n°452 avril 2013

Le papy de Lyon porte plainte !

samedi 23 mars 2013, par Jean-Jacques BUIGNE membre du CA de la FPVA


Les collectionneurs français ont été très émus par l’affaire du « Papy de Lyon » et la destruction de sa collection en septembre 2011 à la suite d’une décision judiciaire.

Voir article du Progrès de Lyon du 28 avril 2013.


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C’est dans le couloir des urgences que René Ferras à signé l’autorisation de pénétrer chez lui.

A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit, dans les journaux régionaux et à FR3 Rhône Alpes ou l’on avait vu charger, sans ménagement, les armes et les autres objets de collection dont des armes rares du XVIIIe siècle.
Ce bruit avait été jusqu’à la commission de lois du Sénat ou j’avais alors été interpellé dans le couloir du Sénat fin octobre 2011 pour donner des nouvelle du « Papy de Lyon ».

Les objets volés

René Ferras reproche « qu’on » lui ait volé notamment les criquets du débarquement qui, bien que n’ayant pas une grande valeur, constituaient pour lui un souvenir. Mais aussi un fusil d’infanterie mle 1728 qui est rarissime et des lunettes de tir de la première guerre mondiale.

Pourquoi ?

Voilà qu’aujourd’hui, les avocats mandatés par René Ferras viennent de déposer plainte contre X, pour vol, extorsion et dégradation.

Dans cette affaire il y a un nombreux point qui portent au questionnement :
- Pourquoi la destruction des armes a été prononcée alors qu’il était reconnu que toutes les armes étaient inoffensives ? Même la justice reconnaît « les faits ne constituent pas une infraction pénale » et qu’un ordre de restitution avait été donné pour une partie de la collection ?
- Pourquoi les « criquets » du débarquement que René Ferras dit qu’on lui a volés ne figurent-il pas dans le PV de saisie ? Cela est d’autant plus surprenant que des voisins témoignent avoir entendu les policiers jouer avec dans la rue pendant la perquisition. !

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Au cours de l’interview sur FR3 Rhône Alpes, le 9 septembre 2011, Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts, préfet délégué à la défense et à la sécurité, déclare que : [“il n’y avait pas réellement de danger, mais par contre il y a de nombreuses armes dont la détention est interdite. Le procureur déterminera la suite à donner à cette affaire”.]


- Pourquoi alors que lors de sa déposition René Ferras affirme vouloir récupérer sa collection, accepte une heure et demie après de l’abandonner ? Il est vrai que ce renoncement a été fait après lui avoir dit qu’il aurait à payer les frais de transport…
- Pourquoi les munitions et soi-disant explosifs ont-il été détruit alors qu’il a été reconnu de tous qu’ils « n’étaient pas fonctionnels » et qu’il n’ont fait l’objet d’aucune expertise ? D’ailleurs le centre de destruction a reconnu lui même qu’il n’y avait « aucune présence d’explosif ».

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Alors que René Ferras possédait le certificat de neutralisation et le bordereau de vente aux enchères, le Mas 36 ayant appartenu à Charles Hernu est détruit à la broyeuse.


- Pourquoi le Mas 1936 neutralisé ayant appartenu à Charles Hernu a-t-il lui aussi été détruit. Alors que René Ferras possédait le bordereau de vente aux enchères et le certificat de neutralisation ?
- Pourquoi le classeur contenant l’inventaire et les certificats de neutralisation de la collection ont-il disparus ?
- Pourquoi les armes ont été détruites, alors qu’au cours de la procédure René Ferras a été informé que les armes « licites » lui seraient restitués ,
- Pourquoi a t on tellement insisté sur le fait que la restitution se ferait aux frais de René Ferras, raison qui lui aurait fait changer d’avis et, de guerre lasse accepter, la destruction ?
- Pourquoi, alors que René Ferras voulait faire don de sa collection à un musée, l’administration à t elle limité ce don à 10 armes, cela sans expertise ? C’est finalement 21 armes qui ont rejoint les collections du musée Militaire de Lyon. Mais les autres….
- Pourquoi ce vieillard octogénaire, inconnu des services de police a-t-il perdu sa collection d’armes a feu ? René Ferras reproche qu’on lui ait « extorqué » sa signature alors qu’il était en mauvaises conditions physiques comme l’atteste son dossier médical. Et, à ce moment, il était incapable d’écrire…

C’est autant de questions auxquelles la justice aura à répondre.

Destruction facile

Il est hélas courant que pour des raisons de procédure et d’ignorance des objets du patrimoine national soient détruits, notamment dans les greffes. Ainsi sont détruits des fusils à silex de Louis XV, du Premier Empire et même parfois de sabres. Incompréhensible !

Ce sont des pertes pour les intéressés, mais également pour le patrimoine national ou tout simplement le trésor public.

La Gazette tiendra ses lecteurs informés.

Le reportage passé sur FR3 régional montre des armes du XVIIIe siècle mais aussi des armes qui seront prochainement classées en catégorie C Le tout est chargé sans ménagement dans la camionnette de la police.

A l’époque, l’UFA avait saisi le Président de la République, le Ministre de la Justice et le Procureur de la République. Les réponses courtoises n’ont pas été déterminantes.

Voir également
Notre protestation du 8 septembre 2011 auprès du procureur de la République d’Annecy pour la destruction du armes du Musée des Trois Guerres d’Annecy Seynod.
Article : Trafic d’oeuvres d’art, une entreprise très lucrative.


Tout le dossier.





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